Description |
1Résumé exécutifCe rapport vise à analyser la manière dont le Maroc et la Tunisie abordent la question de la réinsertion sociale et professionnelle des migrants de retour et à identifier les lacunes à combler. L’étude propose d’abord de cartographier à la fois les connaissances empiriques existantes et le phénomène dans les deux pays. À cette fin, des données primaires et secondaires, tant qualitatives que quantitatives, ont été collectées, en particulier au moyen de deux études empiriques - menées dans le cadre de deux missions de terrain au Maroc (fin octobre 2018) et en Tunisie (début novembre 2018) - permettant de recueillir dans chaque pays 13 entretiens semi-dirigés en face à face auprès des principaux acteurs institutionnels, des organisations internationales et des institutions des pays tiers, de la société civile, ainsi que des universités et des experts.Après une analyse détaillée des données collectées, il a été possible de procéder à une analyse comparative des stratégies des deux pays en matière de politiques de retour et de réintégration des citoyens migrants. Certains éléments se dégagent concernant ces programmes de réintégration, leurs forces, leurs faiblesses et leurs lacunes, ainsi que leur évaluation.En particulier, il convient de noter que dans les deux cas étudiés, le cadre institutionnel sur les questions de réintégration des migrants de retour est généralement peu développé en raison d’un intérêt politique très limité en ce sens. Les accords bilatéraux de protection sociale conclus avec les pays d’immigration des ressortissants des deux pays sont vraisemblablement le principal instrument dans les deux cas. Au Maroc, il existe quelques initiatives supplémentaires, notamment en termes d’investissements des migrants de retour, tandis qu’en Tunisie, la complexité de l’architecture gouvernementale après le printemps arabe a rendu difficile les progrès dans ce domaine. La fragmentation institutionnelle de l’expertise sur le terrain et la centralisation administrative jouent un rôle important pour expliquer l’absence de mécanismes spécifiques.
Compte tenu du petit nombre d’initiatives nationales, il convient de mentionner un nombre important d’initiatives promues par les pays européens, l’UE, les ONG et les organisations internationales, qui sont étroitement liées à l’importance de la question du retour, tant volontaire que forcé, au niveau européen. Il est évident que cette question est particulièrement pertinente en Europe et que les acteurs européens ont une influence importante sur la mise en place de mécanismes de retour et de réintégration dans les deux pays.En ce qui concerne le type de programmes et de projets existants, il y a un déséquilibre entre les initiatives suivant la dichotomie entre les migrants de retour « de succès » et non volontaires : les premiers sont les principaux bénéficiaires des mesures existantes, les seconds ne sont pas considérés comme prioritaires. Il y a aussi des domaines de mesures de soutien pour la réinsertion oubliés : l’emploi et le développement des compétences, mais aussi le soutien psychosocial et la scolarisation des enfants, entre autres. Là encore, il est très difficile d’établir l’impact des initiatives existantes, tant endogènes qu’exogènes, étant donné l’insuffisance des activités de suivi et d’évaluation.En conclusion, un certain nombre de recommandations ad hoc ont été formulées pour appuyer le renforcement des initiatives existantes et l’élaboration de programmes de réintégration plus solides
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