Guerre en Libye : la situation des migrants et des réfugiés en Tunisie

Authors Souhayma BEN ACHOUR, Monia BEN JEMIA
Description
Le 17 février 2011 le peuple libyen se révolte contre une dictature de 40 ans. Les rebelles, soutenus par les forces de l’OTAN, et les fidèles du Colonel Kadhafi se livrent une guerre sans merci, laissant des milliers de morts et de blessés et des dégâts matériels implorants. Près de 900.000 personnes quittent le pays pour fuir les combats sanglants qui s’y déroulent et, durant plusieurs semaines, des milliers de personnes traversent les postes frontières de Ras Jdir et de Dhéhiba. Afin de faire face à cette arrivée massive de personnes, des camps sont montés dans l’urgence par l’armée tunisienne pendant que l’aide internationale s’organise. Une opération humanitaire d’urgence est décrétée par l’ONU et confiée au HCR, chargé de protéger les réfugiés et de leur apporter une aide humanitaire, et à l’OIM chargée d’aider à leur rapatriement vers leur pays d’origine. Une part de ceux qui sont entrés sur le territoire tunisien est de nationalité libyenne. Peu d’entre eux restent dans les camps. Ils logent chez des familles tunisiennes, dans des logements qu’ils louent ou dans des hôtels. Ils vont et viennent entre les deux pays au gré de l’évolution de la guerre dans leur pays. Avec la prise de Tripoli par les rebelles et la fuite de Kadhafi, le 1er septembre, le flot de Libyens entrant en Tunisie ne tarit pas pour autant. Les autres personnes sont ce qu’il est convenu d’appeler des "Nationaux de pays tiers", selon une terminologie utilisée par le HCR. Ils résidaient en Libye avant le déclenchement de la crise. La plupart d’entre eux ont été rapatriés vers leur pays d’origine avec l’aide de leurs gouvernements respectifs et/ou de l’OIM. Cependant, plusieurs réfugiés n’ont pas pu être rapatriés, et ne pourront probablement pas l’être, en raison des graves crises qui secouent leurs pays : guerre en Irak, en Somalie, au Soudan, entre l’Erythrée et l’Ethiopie... Le présent rapport, après quelques brèves précisions sur les notions de migrants et de réfugiés, tentera de décrire leur situation et les grandes difficultés qu’ils vivent et de faire le point sur le droit qui leur est applicable. On 17 February 2011, the Libyan people rose up against a forty–year-long dictatorship. The rebels supported by NATO, on the one side, and Colonel Gaddafi’s partisans, on the other, fought each other which meant thousands of deaths, injuries not to mention extensive material destruction. Around 900,000 people fled the country and, for several weeks, many poured across the border posts of Ras Ajdir and Dhebiba. To deal with this situation, emergency camps were set up by the Tunisian army awaiting for international aid. A humanitarian operation was decided upon by the United Nations with UNHCR in charge of protecting refugees and providing humanitarian aid, and the IOM was put in charge of repatriation. Many of those who fled to Tunisia have Libyan nationality. Very few are in the camps, most are hosted by Tunisian families, some rent out flats or hotel rooms. They come and go between the two countries as the war fluctuates. Once Tripoli was taken by the rebels and Qaddafi fled on 1 September, the flow did not decrease. The others are “third-country nationals” according to UNHCR terminology. They used to reside in Libya before the war. Most of them have been repatriated to their home country with the support of their respective governments and/or the IOM. Yet, some refugees were not repatriated and will not be repatriated in the foreseeable future because of serious crises in their country: war in Iraq, in Somalia, in Sudan, between Eritrea and Ethiopia… After some points of definition on migrants and refugees, this report describes their situation and the great difficulties that they face, and suggests the legal framework that could be applied here.
Year 2011

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