Description |
A l’instar d’une évolution observée au niveau mondial, la part des femmes dans la population immigrée d’origine algérienne a crû de façon significative au cours des vingt cinq dernières années. Ce travail étudie les causes qui en sont à l’origine. Nous identifions dans ce cadre les facteurs liés aux politiques migratoires poursuivies par les pays d’installation. Si l’arrêt de l’immigration de travail au milieu des années 70s a indubitablement contribué à une plus grande féminisation de la migration algérienne, par contre, l’effet de l’institutionnalisation du regroupement familial qui s’en est suivie s’avère paradoxalement ambigu. Les conditions d’intégration économique des femmes immigrées dans les pays d’accueil conduisent également à une recomposition par genre de la population immigrée. Le gender gap lié au chômage ou à la participation au marché du travail est plus important en Algérie que dans les pays d’installation et constitue de ce fait un facteur important contribuant à la féminisation de l’immigration algérienne. En revanche, le déclassement professionnel des immigrés algériens dans les emplois qu’ils occupent au regard de leur diplôme (brain waste) est plus discriminant vis-à-vis des femmes immigrées que des hommes. Etant female biased, cette perte de compétence est susceptible de réduire la migration des femmes algériennes relativement à celle des hommes. / As in international migration generally, the proportion of women in the emigrant population with Algerian origins has grown significantly in the last 5 years. This note analyzes the determinants of this pattern. First, the factors linked to the migratory policies are identified. While, the stop to outward Algerian emigration certainly contributed to the feminization of these flows, on the other hand, the institutionalization of family-reunification schemes led to ambiguous and paradoxical consequences. The economic integration of Algerian females residing abroad has also led to a reconfiguration by sex of the migrant population. The gender gap faced by women with respect to unemployment and to participation in the labor market is even wider in Algeria than in host societies, representing as it does an important determinant in the feminization of Algerian outflows. Likewise, the occupational mismatch faced by Algerians with respect to their educational profile (brain waste) tends to affect more women than men. Given the gender-bias, this huge waste of skills is more likely to reduce female than male emigration.
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