Description |
Résumé
La question de la migration hautement qualifiée en Algérie mérite d’être appréhendée sous plusieurs angles. Le premier est la situation objective de développement économique et culturel atteint par l’Algérie, 50 ans après son indépendance. Les retards scientifiques, techniques et culturels accumulés (y compris du fait de la généralisation de l’arabisation) expliquent largement le départ du fleuron de l’intelligentsia algérienne entre 1975 et 2009. La deuxième est la dévalorisation du statut symbolique et matériel des cadres, à partir de 1984 jusqu’à ce jour, qui a contraint nombre d’entre eux à s’expatrier. La troisième est l’absence de sollicitude concrète des pouvoirs publics algériens à l’égard de la communauté nationale à l’étranger.
Il existe désormais deux catégories d’Algériens hautement qualifiés expatriés. Celle qui exclut toute participation avec l’Algérie, lui préférant le Maroc, la Tunisie ou les pays arabes du Golfe pour des raisons essentiellement dues aux incertitudes et aux contradictions de la politique algérienne à l’égard de la communauté nationale installée à l’étranger. Et il y a celle qui appelle de ses vœux l’institution de relations régulières avec le pays d’origine, pour autant qu’elle ait exactement le même statut que les experts et coopérants étrangers sollicités par les institutions algériennes ; autrement dit, il est exclu que cette communauté s’investisse moralement, a fortiori politiquement, dans les politiques publiques que le gouvernement dit vouloir mettre en place.
Il serait vain de spéculer sur une participation effective de la diaspora algérienne à l’effort de redressement de l’Algérie sur les plans économique, culturel et scientifique aussi longtemps que l’Algérie sera un pays très faiblement attractif pour les investissements étrangers. Ce n’est que du jour où l’Algérie deviendra une terre d’accueil des investissements étrangers, qu’elle pourra solliciter dans des conditions optimales la diaspora nationale.
Abstract
The issue of highly qualified migration in Algeria ought to be treated from three points of view. The first one concerns the objective situation of development reached by Algeria, 50 years after its independence. All the delays accumulated in many fields, such as scientific, technical and cultural domains (among them the arabisation’s generalization), largely explain the departure of Algerian intelligentsia’s fleuron between 1975 and 2008. The second one is the depreciation of symbolic and material statute of all the managerial staff from 1984 till today, which constrains many of them to expatriation. The third one is the absence of concrete solicitude from Algerian authorities towards national community established abroad.
Henceforth, there are two categories of Algerian expatriates among highly qualified migration established abroad. One category excludes any participation with its country of origin, and prefers to be in Morocco, Tunisia and some other Arabic countries for reasons due to all the uncertainties and contradictions of Algerian Policy towards Algerian residents abroad. Another category wishes to participate to national scientific projects, under the condition to benefit from the same statute as the statute delivered to foreign experts who regularly intervene in Algeria. In other words, this kind of migration does not want to be involved in Algerian public policies that the government pretends to set up.
It would be unavailing to expect the national community’s participation to Algeria’s economic recovery, as long as Algeria remains weakly attractive for foreign investments. Algeria will be able to attract its diaspora in optimal conditions when it becomes an attractive territory for foreign investors.
|