Description |
Le présent rapport cherche à dresser un panorama de la question de la migration hautement qualifiée en Mauritanie. Des données récentes estiment que l’effectif des compétences mauritaniennes de niveau supérieur ayant émigrées représente une proportion comprise entre 10,4% et 12,0% par rapport à l’ensemble de la main d’œuvre mauritanienne ayant un niveau d’instruction supérieur ; ce chiffre correspond égalent à quelques 22,0% du nombre de migrants mauritaniens à l’étranger. La présente note analytique vise à clarifier les causes de la migration qualifiée qui sont étroitement liées avec le fonctionnement du marché du travail dans ce pays. En effet, la Mauritanie demeure un pays à faible revenu dont l’économie se base principalement sur les revenus provenant des ressources naturelles (industries extractives, pêcheries, pétrole, par exemple) et de l'aide provenant de l’étranger. Outre à cette structure économique, le marché du travail est caractérisé par un niveau de chômage élevé et persistant ainsi que par une informalité importante de l’emploi. Par ailleurs, les sortants du système éducatif, notamment les diplômés, se retrouve également confronté à la question du chômage. Ce phénomène laisse à penser qu’une certaine inadéquation entre le système de formation et les besoins du marché du travail existe en Mauritanie. Au déficit d’opportunités d’emploi s’ajoute un niveau de pauvreté élevé favorisant tous types d'émigration, notamment pour les individus ayant un niveau d’instruction supérieur et pouvant probablement davantage se permettre les coûts de l’émigration.
The aim of this paper is to offer a profile of highly-skilled migrants from Mauritania. From recent data, we know that highly-skilled emigrants make up about 22.0% of all emigrants; or between 10.4% and 12.0% of the highly-skilled labor force in Mauritania. Here, we focus on the pull factors of this type of emigration which are mainly related to the functioning of the labor market. Mauritania remains a low-income country with an economy based largely on income from natural resources – i.e. fishery industries and extractive activities – as well as foreign aid. High levels of unemployment and informal employment are the main features characterizing this labor market. As the graduate population seems to be particularly vulnerable to such negative labor-market conditions, the mismatch between the educational system and labor-market needs plays a fundamental role in the decision to emigrate. Finally, together with these labor-market determinants, poverty represents a constant push-factor for all types of emigration and thus also for highly-skilled individuals, who can better afford the costs of emigration.
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