Description |
Le Mali, trait d’union entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, a toujours été un lieu de brassage de population. Il a également vu naître de grands empires dont la composition et la recomposition sont à l’origine d’une longue tradition migratoire. Cette tradition migratoire s’est développée au travers de trois étapes importantes : le commerce transsaharien, la traite atlantique et la période coloniale. Au départ, la migration était l’apanage de deux groupes : les Soninkés et les Peuls. Ces derniers avaient recours à une main d’œuvre saisonnière de remplacement, rémunérée avec l’argent envoyé par leurs migrants. Puis la migration s’est généralisée à l’ensemble des couches de la société par le fait même de son développement parmi les Soninkés et les Peuls. Elle s’est ensuite considérablement accrue sous l’effet conjugué de la détérioration des conditions de vie, de la pression démographique, et des mutations sociales, comme l’aspiration des jeunes et des femmes à davantage de liberté. Les actions visant à limiter les mouvements migratoires telles que la mise en œuvre de plans d’aménagement du territoire ou encore la création de pôles régionaux de développement, n’ont pas eu les effets escomptés, notamment parce que les ressources engagées n’étaient pas à la hauteur des objectifs. En réaffirmant récemment sa volonté d’intégrer les questions migratoires au cœur de sa stratégie de développement socio-économique, le gouvernement malien mise désormais sur le co-développement et défend une approche plus positive axée sur la migration légale et le soutien aux programmes de lutte contre la pauvreté.
Abstract
As a hyphen between North Africa and sub-Saharan Africa, Mali has long been a place of the meeting and mixing of populations. It was, indeed, the cradle of great empires whose creation and recreation stand at the beginning of a long migratory tradition. This migratory tradition went through three distinct stages: Trans-Saharan trade, Atlantic trade and, finally, the colonial period. At the beginning, migration was restricted to certain specific groups, the Soninke and Peulh. At home, labor shortages brought about by emigration were filled by seasonal immigrant workers, who were paid using money sent by migrants abroad. The migratory phenomenon though also began to touch other groups. It developed owing to a deterioration in living conditions, the result of the weak performance of the local economy and population increase in the context of a globalized world where young people and women also have expectations. Attempts to control migratory flows through, for example, the implementation of suitable programs and country planning and the creation of regional poles of development were under-resourced and did not have the desired effects. Today Mali is attempting to use the concept of co-development to bring about a more positive approach to migratory questions, particularly legal immigration, and poverty-fighting programs. In doing so it is affirming its political determination to use new structures, making migration part of socio-economic development.
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