Description |
Les migrations irrégulières vers l'Algérie sont de plus en plus denses. L'Algérie est devenue, depuis le début des années 2000, un pays à la fois d'origine, de transit et de destination. Pour le moment, les pouvoirs publics algériens semblent privilégier un traitement policier des migrations irrégulières, en ce sens que, deuxième pays d'Afrique par sa superficie, possédant des frontières communes avec sept pays à la stabilité relative, l'Algérie invoque - et à bien des égards sa position est fondée-, la menace récurrente du terrorisme, de la criminalité organisée et du grand banditisme (notamment le trafic de drogue qui se joue de toutes les frontières, surtout terrestres qui restent très perméables).
Pourtant, dans le Sud Algérien, de nombreux ressortissants (20 000 /an au moins) originaires du Niger et du Mali souhaitent entrer en Algérie pour y exercer une activité légale, faire venir leurs enfants et même acquérir la nationalité algérienne. Ces migrants ne sont jamais régularisés mais sont tolérés parce qu'ils constituent une main-d'œuvre docile et peu exigeante. De ce point de vue, l'Algérie, qui a sans doute raison de plaider pour des solutions globales en matière de migrations (régulières et irrégulières) ne pourra indéfiniment occulter le traitement des migrations irrégulières provenant des pays de l'Afrique subsaharienne, notamment des pays frontaliers, ce qui passe d'abord et avant tout par une adaptation de la législation du travail (qui ignore le concept de travailleur migrant en situation irrégulière) et la mise en œuvre de procédures administratives simplifiées pour la régularisation de tous ceux qui ont vocation à vivre en Algérie du fruit de leur travail.
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