Description |
Le projet MOBOUA a rassemblé 16 chercheurs dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest, dont 9 relevant des universités partenaires Abdou Moumouni de Niamey, du Mali et de Ouagadougou. Rappelant que la sous-région "retient mieux ses migrants qu'elle ne les exporte", il s'est démarqué de commandes de recherche portant sur les remises financières des "migrants" au Nord ; et sur la montée en force de tendances xénophobes dans les espaces politiques africains. L'approche retenue est celle de la mobilité dans ses différentes échéances et amplitudes (internationales, nationales, locales) et leur articulation spatio-temporelle dans une perspective analytique. L'argumentaire s'illustre en particulier sur trois types de mesures scientifique :
1. Les circulations internationales intra-africaines
2. Les prolongements intra-urbains, résidentiels et plus quotidiens, des mouvements vers les villes
3. Les liens sociétaux que les migrants entretiennent avec d'autres composantes, migrantes et non migrantes, du peuplement africain.
Pour ce faire, le projet s'est donné pour objectif d'argumenter de l'intérieur la dynamique et la diversité d'un "Sud, aujourd'hui" ; d'analyser circulations et relocalisations en associant deux méthodes dans un dispositif de recherche pluridisciplinaire : le suivi biographique et pluri-générationnel des migrants selon leurs parcours respectifs ; l'observation de sites significatifs de l'accès des ruraux et des citadins aux ressources économiques et sociales locales.
L'investissement méthodologique est donc un point fort de MOBOUA. Sont conjugués une approche "macro" de la migration internationale (mise à jour critique de diverses sources internationales) et de nombreuses collectes de première main : approche anthropologique, suivi territorial de migrants devenus citadins, protocole statistique d'enquêtes quantitatives. Quatre bases de "micro" données individuelles sont notamment en cours de traitement.
Les résultats scientifiques obtenus répondent aux attentes initiales du projet sur les axes d'échanges retenus dans ses trois ateliers :
- A chaque génération ses migrants : la recomposition des mobilités internes et internationales se cale sur les cycles de vie des candidats au départ, mais aussi sur les conjonctures historiques et la transition démographique marquant la sous-région à rythmes différenciés dans les pays.
- Le passage théorique et méthodologique de "migrants à citadins" comble un déficit de connaissances localisées. L'articulation en ville de différentes mobilités participe pleinement de leurs recompositions familiales et politiques.
- Au-delà des catégories d'installation et de mouvement, expériences collectives et projets migratoires plus individués se confrontent en réactivant de vieilles méridiennes de circulation entre Sahel et Côte Atlantique. L'impact des crises ivoiriennes compte dans les perspectives envisagées par MOBOUA tant pour l'avenir des migrations internationales ouest-africaines, que pour la contribution des apports démographiques externes aux dynamiques de métropolisation.
|